BernardTapie est une personnalitĂ© publique et ses cancers ne sont un secret pour personne. ÂgĂ© de plus de 70 ans et malade, tout le monde estime que ses agresseurs n’ont pas eu une once de respect que de s’en prendre Ă  lui Hommed'affaires. Bernard Tapie, nĂ© le 26 janvier 1943 dans le 20e arrondissement de Paris et mort le 3 octobre 2021 dans le 7e arrondissement de Paris, est un homme d'affaires et homme politique français . Il est dirigeant d'un groupe d'entreprises, notamment propriĂ©taire d' Adidas et de l' Olympique de Marseille, gĂ©rant du Groupe Bernard BernardTapie en 1991. Sa famille a informĂ© le journal de cette disparition via un communiquĂ©: "Dominique Tapie et ses enfants ont l'infinie douleur de Dịch VỄ Hỗ Trợ Vay Tiền Nhanh 1s. Comment expliquer le phĂ©nomĂšne Bernard Tapie Ă  un jeune qui s’éveille en politique avec Emmanuel Macron ? Qu’à une Ă©poque, en France, il pouvait y avoir des personnalitĂ©s qui disaient ce qui leur passait par la tĂȘte sans subir le filtre de leur conseiller en communication ? Que des ministres pouvaient ĂȘtre autre chose que des insipides et simples faire-valoir du PrĂ©sident ? Qu’un magouilleur dĂ©clarĂ© pouvait ĂȘtre populaire et faire office d’avenir pour la gauche ? Pendant dix ans, de fin 1987, date Ă  laquelle il convainc François Mitterrand de l’investir lors des futures Ă©lections lĂ©gislatives, jusqu’à la dĂ©chĂ©ance de ses mandats de dĂ©putĂ© français et europĂ©en pour cause de condamnation judiciaire intervenue en 1996 et 1997, Bernard Tapie, dĂ©cĂ©dĂ© ce dimanche 3 octobre des suites d’un double cancer de l’Ɠsophage et de l’estomac, a Ă©tĂ© un personnage omniprĂ©sent et inclassable. Il a Ă©tĂ© Ă©lu trois fois dĂ©putĂ© français et europĂ©en, nommĂ© deux fois ministre de la Ville, a beaucoup parlĂ© – par exemple pour proclamer que le chĂŽmage des jeunes devrait ĂȘtre illĂ©gal » –, mais n’a pas fait grand-chose il n’est Ă  l’origine d’aucun texte de loi. Les experts en science politique parleraient de populisme », un mot attrape-tout qui ne veut trop rien dire. Disons que c’était une sorte de Donald Trump Ă  la française avant l’heure, la folie en moins et beaucoup plus Ă  gauche, suscitant la passion des mĂ©dias et la haine d’une partie de l’ qui faisait sa force, c’était son punch », son naturel et son parler vrai ». Il Ă©tait aussi Ă  l’aise Ă  l’antenne que dans le privĂ© pour dire sa » vĂ©ritĂ©, souvent assez Ă©loignĂ©e de la rĂ©alitĂ©, il faut le reconnaĂźtre. Trop jeune pour suivre autrement qu’à la tĂ©lĂ©vision ses aventures en politique, j’ai dĂ©couvert l’homme quand il Ă©tait soi-disant fini, au dĂ©but des annĂ©es 2000, alors que j’enquĂȘtais sur les turpitudes du CrĂ©dit lyonnais. Je me rappelle notre premier rendez-vous. Pas de ce qui s’est dit, mais de ce que j’ai ressenti. Je n’ai pas eu l’impression de rencontrer quelqu’un, mais de traverser l’écran de la tĂ©lĂ©vision. Bernard Tapie m’a tout de suite parlĂ© avec un ton familier et simple, comme s’il m’avait toujours connu ou comme s’il poursuivait une conversation engagĂ©e avec quelqu’un d’autre. J’ai aussi le souvenir de quelqu’un de beaucoup plus fin que sa caricature d’escroc de bas Ă©tage qui circulait alors, Ă  la capacitĂ© d’analyse de loin supĂ©rieure Ă  des dirigeants de banque ou des hauts fonctionnaires que je frĂ©quentais. À l’époque, le CrĂ©dit lyonnais Ă©tait accusĂ© par la justice amĂ©ricaine d’avoir mis au point des montages juridiques pour cacher une opĂ©ration illĂ©gale outre-Atlantique. C’était l’affaire Executive Life. L’establishment politique et financier ne prenait pas cette menace au sĂ©rieux. Bernard Tapie, qui essayait de servir de cette affaire pour peser dans son conflit avec le CrĂ©dit lyonnais, tenait un discours plus alarmiste, et in fine rĂ©aliste. Je ne sais pas si on se rend compte du risque pris !, m’avait-il assurĂ© aprĂšs un voyage outre-Atlantique. Le procureur amĂ©ricain est convaincu qu’il y a eu faute de la part du Lyonnais. Dans l’histoire, l’État français pourrait payer des milliards de dollars. » Quelques annĂ©es aprĂšs, en 2005, l’État français finira par payer 700 millions de dollars afin d’éviter un procĂšs au cours duquel la menace d’amende se chiffrait effectivement en milliards. Bernard Tapie et son Ă©quipe de campagne attendent les rĂ©sultats des Ă©lections lĂ©gislatives Ă  Marseille, le 12 juin 1988 — Photo Jean-Claude Coutausse/Divergence. Ses succĂšs en politique s’expliquent par cette capacitĂ© Ă  bien juger les situations et les hommes, alliĂ©e Ă  une absence totale de conviction. Homme d’affaires incarnant le libĂ©ralisme pur et dur, il est dans les annĂ©es 1980 trĂšs proche du Parti rĂ©publicain PR, une composante de l’UDF marquĂ©e bien Ă  droite. Mais quand il veut devenir dĂ©putĂ©, il mise sur le favori et se tourne vers la gauche. Il nĂ©gocie alors directement avec François Mitterrand plutĂŽt qu’avec le Parti socialiste, saisissant rapidement que le prĂ©sident de la RĂ©publique aime ĂȘtre entourĂ© de personnalitĂ©s sulfureuses et n’a rien contre les hommes venant de la droite puisque lui-mĂȘme a eu ce parcours-lĂ  !. Autre exemple de ce double discours jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1980, il a, selon un de ses biographes, l’habitude de faire des dĂ©clarations anti-immigrĂ©s. Mais Ă  partir de 1989, voyant que personne Ă  gauche n’ose dĂ©battre avec Jean-Marie Le Pen, il se dĂ©clare adversaire numĂ©ro un du Front national, traite ses Ă©lecteurs de salauds » et menace de casser la gueule de son mais rejetĂ© par le PS, Bernard Tapie se construit alors un avenir politique au centre gauche. En 1993, il adhĂšre au Mouvement radical de gauche, un parti satellite du PS qui fait toujours des petits scores et espĂšre bĂ©nĂ©ficier de l’aura de l’homme d’affaires pour redĂ©coller. Le pari est gagnant. En 1994, aux Ă©lections europĂ©ennes, Tapie mĂšne une liste qui fait 12 %. À l’occasion, l’intĂ©ressĂ© affiche son soutien Ă  une Europe fĂ©dĂ©rale dans un scrutin marquĂ© par l’apparition de listes anti-europĂ©ennes dont une menĂ©e par Philippe de Villiers. Plus tard, ses propres intĂ©rĂȘts convaincront Tapie de repasser Ă  droite. En 2007 et 2012, il avait ainsi appelĂ© Ă  voter Nicolas Sarkozy, parce que le PrĂ©sident l’avait aidĂ© dans son procĂšs contre le CrĂ©dit lyonnais. Barnard Tapie en campagne pour les Ă©lections rĂ©gionales Ă  Avignon, en 1992 — Photo Guillaume Atger/Divergence. Pour Bernard Tapie, la politique, c’était comme les affaires une histoire d’hommes, de rĂ©seaux et de renvois d’ascenseur qui, Ă  la fin, doit lui profiter. Et comme l’homme faisait peur, il obtenait de ses affidĂ©s des choses incroyables. Exemple, en 1983, il a ainsi repris Look, une entreprise de fixation de ski en faillite qui se trouvait dans la circonscription de Pierre BĂ©rĂ©govoy, dans la NiĂšvre. Ensuite, le futur Premier ministre n’a rien pu lui refuser. En 1992, il le nomme ministre de la Ville sans voir qu’il y a contradiction avec son ambition de se prĂ©senter en Monsieur propre » de la politique. Puis, aprĂšs une dĂ©mission de Bernard Tapie due Ă  une mise en examen dans une affaire, Pierre BĂ©rĂ©govoy le fait de nouveau entrer dans son gouvernement une fois cette mise en examen annulĂ©e. Mais sans voir que cette deuxiĂšme nomination va dĂ©finitivement identifier le PS avec les affaires. Et ternir dĂ©finitivement son image. Autre politique Ă  se lier pour le pire avec Bernard Tapie, Jacques Mellick, dans le Pas-de-Calais. Le dĂ©putĂ©-maire de BĂ©thune se sentait en dette auprĂšs de celui qui avait rachetĂ© Testut, dont la principale usine se trouvait dans sa ville. Et il n’a pas pu dire non quand l’homme d’affaires, embarquĂ© dans l’affaire OM-VA, lui a demandĂ© de mentir Ă  la justice pour lui servir d’alibi. Cela s’est terminĂ© par une condamnation pour faux tĂ©moignage » et un an de prison avec ne peut pas l’avoir violĂ©e il ne bande plus depuis dix ans ! Avec Johnny, on suce pas, on chique !Le sort de ses ennemis Ă©tait encore moins enviable Bernard Tapie cherchait Ă  les tuer ». Parfois avec succĂšs. Michel Rocard, qui n’avait pas voulu de lui comme ministre en 1988 – Pas de Stavisky dans mon gouvernement », aurait-il dit Ă  Mitterrand – se prit en retour la candidature de Bernard Tapie aux Ă©lections europĂ©ennes de 1994, qui fera diminuer son score et coulera ses ambitions prĂ©sidentielles. Élisabeth Guigou, aprĂšs avoir Ă©tĂ© aidĂ©e par Tapie lors de son parachutage dans le Vaucluse, eut ensuite le malheur de se dĂ©tourner de l’intĂ©ressĂ©. C’est un mufle », lĂącha-t-elle. RĂ©sultat, sa campagne pour la mairie d’Avignon en 2001 fut phagocytĂ©e par une interview trĂšs mĂ©chante de Bernard Tapie Ă  son encontre donnĂ©e Ă  La Provence. Elle perdit l’élection. Bernard Tapie devant un portrait de lui-mĂȘme lors de l’universitĂ© d’étĂ© du Mouvement des radicaux de gauche, en 1994 — Photo Éric Franceschi/Divergence images. La carriĂšre politique de Bernard Tapie doit enfin beaucoup Ă  son style un mĂ©lange de vulgaritĂ© et de beaufitude qui faisait mouche parmi un Ă©lectorat populaire venant de gauche, principalement jeune et masculin, qui n’en pouvait plus du langage technocratique des Ă©narques socialistes. Sur ce point, il n’y a pas beaucoup Ă  rajouter Ă  sa caricature de Nanard » par Les Guignols. Sa marionnette se disait sĂ©vĂšrement burnĂ©e » mais avec une seule burne », l’autre Ă©tant hypothĂ©quĂ©e au CrĂ©dit lyonnais », l’homme enchaĂźnait les saillies en dessous de la ceinture, pour faire rire aux dĂ©pens des autres. Et cela marchait. Un exemple inĂ©dit retrouvĂ© dans mes carnets de note ? Lors d’un rendez-vous avec lui, datant de 2004, la conversation tourne autour de Johnny Hallyday et d’une accusation de viol portĂ©e par une hĂŽtesse affaire qui se terminera par un non-lieu. Commentaire de Tapie Il ne peut pas l’avoir violĂ©e il ne bande plus depuis dix ans ! Avec Johnny, on suce pas, on chique ! »Ce spectacle aurait pu durer encore longtemps si le CrĂ©dit lyonnais et la justice ne s’étaient pas mis en travers de sa route. Une partie du monde politique Ă©tait bien dĂ©goutĂ©e par le personnage au PS, Lionel Jospin ou François Hollande ne se privaient pas de critiquer publiquement le personnage, mais beaucoup ne voyaient pas le problĂšme de faire campagne avec un dĂ©linquant et fraudeur fiscal. Et, signe que l’éthique est une question vraiment accessoire en France, personne n’a jamais eu Ă  pĂątir de cette proximitĂ©. Que ce soit Jean-Louis Bianco, ancien prĂ©sident de l’Observatoire de la laĂŻcitĂ© Ă©lu en 1992 conseiller rĂ©gional en Provence-Alpes-CĂŽte-d’Azur sur une liste menĂ©e par Bernard Tapie, ou ses colistiers de la campagne europĂ©enne de 1994 l’ex-ministre de la Justice Christiane Taubira, le candidat Ă©cologiste Ă  la prĂ©sidentielle de 2002 NoĂ«l MamĂšre ou la militante fĂ©ministe Antoinette Fouque dĂ©cĂ©dĂ©e en 2014. Bernard Tapie embrasse Rama Yade lors d’un dĂźner du Parti radical, le 9 dĂ©cembre 2010 — Photo SĂ©bastien Calvet/Divergence. Le destin Ă©lectoral de Bernard Tapie s’est en fait terminĂ© Ă  la fin 1994, comme une illustration parfaite de sa vision cynique de la politique. Pour Ă©viter d’ĂȘtre dĂ©clarĂ© en faillite comme le demandait le CrĂ©dit lyonnais, l’homme d’affaires a nĂ©gociĂ© avec la droite, alors au gouvernement, la mansuĂ©tude de la justice commerciale en Ă©change de sa prochaine candidature Ă  l’élection prĂ©sidentielle. L’objectif Ă©tait alors de torpiller la campagne attendue du socialiste Jacques Delors, le favori des sondages. Signe de cet accord, en novembre 1994, le tribunal de commerce de Paris prononce un jugement donnant raison Ă  l’homme d’affaires contre sa banque. Mais Delors renonce Ă  se prĂ©senter le 11 dĂ©cembre 1994 et Tapie devient alors inutile pour la droite. Quelques jours plus tard, le tribunal de commerce de Paris prononce la liquidation de ses sociĂ©tĂ©s, ce qui entraĂźne son inĂ©ligibilitĂ©. Celle-ci sera prononcĂ©e en 1996 aprĂšs confirmation du jugement par la Cour de 2015, on a bien entendu l’intĂ©ressĂ© annoncer son retour en politique ». Dans une interview, il avait ainsi dĂ©taillĂ© son plan Tapie 2016 » pour faire face au chĂŽmage des jeunes et contrer le Front national. Il Ă©tait mĂȘme prĂ©vu la remise d’un rapport dĂ©taillant son plan aux chefs de groupes de l’AssemblĂ©e national, du SĂ©nat, et aux ministĂšres concernĂ©s ». Mais lĂ , tout le monde avait compris qu’il s’agissait d’une farce. Les supporters de l'OM se recueillent autour du portrait de Bernard Tapie, exposĂ© Ă  l'entrĂ©e du stade VĂ©lodrome, le 3 octobre 2021 / AFP "Il doit tout Ă  Marseille et Marseille lui doit beaucoup" dans sa ville de coeur, que ce soit Ă  l'OM CafĂ©, sur le Vieux-Port, ou au stade VĂ©lodrome, la mort dimanche du "boss" Bernard Tapie, mĂȘme si elle Ă©tait redoutĂ©e, est une "dĂ©flagration".En terrasse, Didier Bertrand repense aux " vies" de l'ancien prĂ©sident de l'Olympique de Marseille "Il a tout fait, dans une Ă©poque oĂč c'Ă©tait possible. Il avait une Ă©nergie monstrueuse", se souvient cet entrepreneur de 57 ans qui vient tous les dimanches matins prendre son cafĂ© dans ce bar."Il doit tout Ă  Marseille et Marseille lui doit beaucoup", ajoute-t-il. Son journal est ouvert aux pages sports avec ce titre sur la star brĂ©silienne du PSG "Neymar, est-il Ă  la hauteur ?" Hasard amusant, cĂŽtĂ©, Jean-Michel Nicolas a appris la nouvelle par les journalistes qui commencent Ă  dĂ©filer "Je savais que c'Ă©tait imminent mais c'est un choc, une dĂ©flagration pour Marseille, Ă  la hauteur de Belmondo", confie ce retraitĂ© de 75 ans."Il a eu un destin incroyable, il a tout fait, les affaires, la politique, le foot, le cyclisme, les combines. Je suis un grand admirateur de Tapie, mais je ne peux pas oublier certaines affaires judiciaires", ajoute ce "supporter raisonnĂ©" de l'Olympique de Marseille. Ces derniers mois, les banderoles proclamant "Courage Boss" s'affichaient souvent dans les tribunes du Twitter, Ă  l'annonce de son dĂ©cĂšs aprĂšs un combat acharnĂ© contre le cancer, ce "crabe" auquel il avait promis de "pĂ©ter la gueule", les Ultras de l'OM ont rappelĂ© Ă  quel point l'ancien prĂ©sident du club avait "dĂ©complexĂ© tout un pays" en menant l'OM Ă  la victoire europĂ©enne -la seule, toujours, d'un club français- en Ligue des champions en 1993."Aujourd'hui, c'est tout un pays qui lui doit beaucoup, malgrĂ© tous ses excĂšs. A jamais les premiers. Respects Ă©ternels", ajoute le groupe de L'OM du bleu au noir -Les gerbes de fleurs en hommage Ă  l'ex-prĂ©sident de l'Olympique de Marseille Bernard Tapie, devant son domicile parisien, 3 octobre 2021 / AFP L'OM, qui a noirci son logo habituellement bleu et blanc sur les rĂ©seaux sociaux, a de son cĂŽtĂ© assurĂ© qu'il "demeurerait Ă  jamais dans la lĂ©gende du club". Le propriĂ©taire actuel du club, l'AmĂ©ricain Frank McCourt, a saluĂ© "un homme au courage remarquable et Ă  la vitalitĂ© impressionnante".Devant le VĂ©lodrome, une photo de lui en noir et blanc tenant un ballon rond a Ă©tĂ© installĂ©e. "Le club saura lui rendre un digne hommage", a promis le prĂ©sident espagnol Pablo Longoria, dans une vidĂ©o sur Twitter. Dimanche aprĂšs-midi, des dizaines de supporters commençaient dĂ©jĂ  Ă  s'y recueillir, dĂ©posant des roses blanches ou des bougies, chantant par intervalle "Merci Bernard", "Merci Monsieur Tapie"."Quand j'Ă©tais petite, je venais au stade gratuitement grĂące Ă  lui. Ils venaient nous chercher en mini-bus dans nos quartiers. Au lendemain de la victoire en 93, les Ă©coles Ă©taient fermĂ©es Ă  Marseille. LĂ , pour lui rendre hommage, il mĂ©rite une fĂȘte grandiose comme Ă  cette Ă©poque", estime Nanou Chaudron, 48 ans, du groupe de supporters les Dodger's, habillĂ©e d'un maillot vintage pour l' ce n'est que le dĂ©but des hommages Ă  Marseille, d'autant que sa famille a annoncĂ© qu'il souhaitait ĂȘtre inhumĂ© dans la citĂ© phocĂ©enne, "sa ville de coeur". Dimanche soir, lors de leur match Ă  Lille, les joueurs marseillais porteront un brassard noir, et dĂšs lundi des recueils de condolĂ©ances seront installĂ©s dans le stade, avec la Coupe d'Europe de 1993 dont les +grandes oreilles+ seront cernĂ©es de bandeaux maire socialiste de Marseille, BenoĂźt Payan, a lui aussi assurĂ© que Marseille serait "au rendez-vous pour lui rendre un hommage populaire Ă  sa hauteur". "La famille souhaite que Bernard Tapie entre une derniĂšre fois au stade VĂ©lodrome", a-t-il ensuite dĂ©taillĂ© Ă  l'AFP, en Ă©voquant "une chapelle ardente", ajoutant que ses obsĂšques auraient lieu, Ă  une date qui n'a pas encore Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©e, Ă  la cathĂ©drale de la Major, face Ă  la MĂ©diterranĂ©e. L'homme d'affaires a dĂ©menti soutenir l'ancien ministre s'il se prĂ©sentait en 2017. "Il n'a pas le niveau, aujourd'hui, pour diriger la France", estime-t-il. POLITIQUE - Un "type qui Ă©crit de trĂšs bons livres de cuisine", mais qui "ne fait pas encore la bouffe". C'est en ces termes que Bernard Tapie a dĂ©crit, mardi 25 octobre au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, le presque candidat Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle Emmanuel Macron, Ă  qui il ne prĂȘte pas encore l'Ă©toffe d'un prĂ©sident de la RĂ©publique. "Pour faire la bouffe, il faut aller en cuisine puis gagner ses Ă©toiles", explique Bernard Tapie, rappelant qu'Emmanuel Macron est restĂ© deux ans Ă  Bercy. L'homme d'affaires dĂ©ment d'ailleurs avoir accordĂ© son soutien, Ă  l'approche de l'Ă©lection prĂ©sidentielle, au fondateur du mouvement "En marche!". "C'est un type brillantissime ... Ce sera un candidat, c'est absolument certain, crĂ©dible", estime-t-il. "Mais s'il brĂ»le les Ă©tapes, il va se faire balayer", juge celui qui a lui-mĂȘme Ă©tĂ© ministre sous François Mitterrand. "Prends ton temps mon gars!", conseille-t-il Ă  l'ancien ministre de l'Économie. Macron, pas encore pilote de 747 "Il n'a pas le niveau, aujourd'hui, pour diriger la France. Ca ne s'apprend pas. Vous ne passez pas du statut de 'je suis pilote de Jodel' un petit avion de tourisme, ndlr Ă  'je passe sur un 747'", dit encore Bernard Tapie. En avril, l'homme d'affaires confiait au journal L'Express qu'Emmanuel Macron avait "toutes les qualitĂ©s pour ĂȘtre prĂ©sident", lui conseillant de commencer par s'attaquer Ă  la mairie de Marseille. "Maire de Marseille, pourquoi pas? Il est venu devant des chefs d'entreprise, il a fait un tabac, ce fut un festival! Mais il ne faut pas dire aux gens qu'on est lĂ  uniquement dans une stratĂ©gie prĂ©sidentielle", racontait Bernard Tapie. CondamnĂ© Ă  rembourser quelque 400 millions d'euros aprĂšs l'annulation de l'arbitrage dans l'affaire du CrĂ©dit Lyonnais, l'homme d'affaires a prĂ©sentĂ© Ă  la presse le 20 octobre un plan contre le chĂŽmage des jeunes, menaçant de prendre "les initiatives politiques appropriĂ©es" s'il n'Ă©tait pas Ă©coutĂ©. "Je ne suis candidat Ă  rien", assure Bernard Tapie en prĂ©ambule du document. Mais si ces propositions "ne rencontrent aucune attente politique et ne reçoivent aucun Ă©cho, alors, et alors seulement, je prendrai les initiatives politiques appropriĂ©es". À voir Ă©galement sur Le HuffPost

bernard tapie un jour un destin